Évaluation de la production laitière des vaches allaitantes de races locales élevées sur pâturage naturel en milieu péri-urbain au sud du Bénin

Résumé

Les vaches des races bovines élevées au Bénin dans le système d’élevage traditionnel sont qualifiées de pauvres laitières. Toutefois, ce jugement, basé sur les quantités de lait obtenues après la traite de ces vaches, ne reflète pas la réelle performance de ces dernières qui ne sont pas laitières mais allaitantes. Pour être objectif, la part consommée par le veau doit être incluse dans l’estimation. Ainsi, l’objectif principal de l’étude était d’estimer la quantité totale de lait réellement produite par les vaches allaitantes nourries exclusivement sur pâturage naturel dans différents systèmes périurbains de production au sud du Bénin. La production laitière journalière des vaches allaitantes de race White Fulani (Yakana), Lagunaire (Bobodji) et Goudali a été évaluée entre novembre 2022 et février 2023 dans des troupeaux d’élevage périurbains de la commune d’Abomey-Calavi. A cette fin, la quantification de la consommation de 22 veaux issus de différents croisements élevés sous leurs mères par la double pesée ou pesée-tétée-pesée et la pesée du lait issu de la traite des vaches ont été réalisées. La consommation moyenne journalière de lait était de 1,30 ± 0,37 kg pour les veaux de race Yakana, de 0,90 ± 0,35 kg pour ceux issus du croisement Bobodji x Yakana et de 1,20 ± 0,46 kg pour ceux issus du croisement Yakana x Goudali. Toutefois, quel que soit la race du veau, cette consommation journalière a atteint son pic entre les semaines 3 et 6 de lactation de la mère. La production journalière de lait des vaches allaitantes de race Yakana était de 2,90 ± 0,85 kg, contre 3,20 ± 0,51 kg pour les vaches Goudali et 2,20 ± 0,78 kg pour les vaches Bobodji. Ces résultats indiquent que le rendement laitier des vaches allaitantes dans le système d’élevage traditionnel périurbain est relativement plus élevé que celui généralement rapporté dans la littérature pour ces mêmes races. En somme, les vaches de races locales élevées au Bénin dans le système traditionnel, sans complément alimentaire, doivent être qualifiées de bonnes laitières dans le cadre de leurs conditions d’élevage.