Gestion de la plante parasite striga (Striga hermonthica (Del.) benth) avec l’agent de lutte biologique Fusarium oxysporum f. sp. strigae

État des connaissances dès 1992 à 2022

La production des principales cultures céréalières de base (maïs, mil, sorgho, et riz) en Afrique subsaharienne est fortement entravée par la présence de la plante parasite Striga hermonthica (Del.) Benth. Cette situation est rendue encore plus précaire par les effets des variabilités et des changements climatiques observés au cours des dernières années. Une analyse scientométrique a été réalisée afin d'évaluer les connaissances sur la gestion du S. hermonthica et l'utilisation de Fusarium oxysporum f. sp. strigae en tant qu'agent de lutte biologique. Les données ont été collectées à partir de la base de données Scopus et comprennent exclusivement des articles et revues publiés entre 1992 et 2022, en utilisant des mots-clés pertinents. Deux logiciels scientométriques différents (CitesSpace et R- bibliometrix) ont été utilisés. Les résultats indiquent une tendance à la hausse de la production annuelle d'études liées à la gestion du S. hermonthica de 1992 à 2022, avec un taux de croissance annuel d'environ 1,2 %. Les thématiques les plus développées étaient la perception sur la Strigolactone, l'infestation par S. hermonthica, l'interaction parasite hôte, l’utilisation des traits multiples (la sélection variétale) et la lutte biologique qui constitue l’un des sujets embryonnaires dans ce domaine. Plusieurs stratégies de lutte ont été promues, notamment la lutte chimique, les pratiques agronomiques et culturales, la lutte biologique ainsi que l'utilisation de variétés résistantes à travers la sélection génétique avec l'émergence de nouvelles méthodes en particulier la méthode de sélection par mutation et l'interférence ARN (ARNi). Cependant, malgré la multitude des techniques de gestion développées, aucune n'a permis une gestion durable de S. hermonthica lorsqu'elle est déployée en tant que pratique autonome. De même, la lutte contre S. hermonthica reste difficile en raison de la complexité de son cycle biologique, de la relation entre l'hôte et le parasite, ainsi que de plusieurs facteurs tels que la fertilité et le type de sol, le type de céréales et la gestion de l'eau. Ainsi, une analyse multidimensionnelle est nécessaire, prenant en compte les composantes biologiques des plantes, les conditions environnementales ainsi que l’accessibilité des méthodes développées.