Forces et insuffisances des méthodes de conservation des céréales au Nord Togo

Résumé

Les pertes post-récolte des produits agricoles céréaliers est un souci majeur surtout en Afrique tropicale. Cela s’explique par les facteurs climatiques (humidité relative, la température élevée, etc.) qui sont favorables au bon développement des insectes ravageurs rendant la conservation difficile. Pour venir à bout de ce fléau, plusieurs pratiques endogènes se sont développées par les paysans. C’est le cas des paysans du nord Togo, plus précisément dans les régions de la Kara (Doufelgou et Dankpen) et des Savanes (Kpendjal-Ouest et Tandjoaré) qui ont adopté différentes mesures de conservation paysanne. Afin de relever les forces et les insuffisances de ces pratiques, une étude exploratoire a été menée dans ces deux régions. Il ressort de cette étude que les moyens de conservation et les substances utilisés dépendent de l’état du grain à conserver. La majorité des producteurs conservent leurs récoltes de maïs, de sorgho et de riz dans des sacs avec l’usage de phosphure d’aluminium pour les conservations à grande échelle et des substances végétales pour ceux réservés à leur propre consommation. Dans l’ordre, le sorgho, le maïs puis le riz se conserverait mieux en panicule, en spathe et en balle qu’en grain. Plus de 76% des paysans pensent que les insectes sont responsables des pertes post-récoltes que subissent leurs produits. Le catalogue d’image conçu couplé de google image puis de l’analyse au laboratoire des échantillons collectés ont permis d’identifier 8 espèces de ravageurs majeurs dans les stocks de céréales. Rhyzopertha dominica F. dans le maïs, Sitophilus oryzea L. dans le sorgho et Oryzaephilus surinamensis L. dans le riz sont les espèces abondantes dans les greniers au nord du Togo.