Connaissances ethnobotaniques du gingembre (Zingiber officinale Roscoe, 1807) au Bénin

Le gingembre (Zingiber officinale Roscoe), appartenant à la famille des Zingibéracées, est une épice d'importance économique mondiale. Cependant, au Bénin, cette culture reste orpheline en raison d'une insuffisance de documentations et de politiques agricoles adaptées. L’objectif de l’étude était de valoriser Zingiber officinale au Bénin, en évaluant les connaissances des populations rurales et urbaines à son sujet. Une enquête a été menée dans treize communes du Bénin, couvrant les régions du sud, du centre et du nord. Un questionnaire semi-structuré a été administré à 301 personnes, incluant des questions sur le genre, le groupe socioculturel et/ou sociolinguistique, l’âge, la profession, les appellations locales, les croyances et les usages du gingembre. Les résultats ont montré que le gingembre est connu sous les noms de dotè/doteh (53,57%) et atailè/atalè (17,86%). L’alimentaire, le médicinal et le cosmétique, répartis en huit sous-usages spécifiques, ont été les trois principaux usages identifiés. Chaque participant attribuait au moins un usage au gingembre, avec un maximum de sept usages recensés. Les femmes (indice de 3,52) et la tranche d’âge [51-75 ans] (indice de 2,24) démontraient une meilleure connaissance de l’espèce. Parmi les groupes socioculturels et/ou sociolinguistiques, les Goun et Peuhl possédaient les valeurs d’usage les plus élevées (4,33). Le rhizome est l’organe le plus utilisé, avec une valeur relative maximale. Ces résultats suggèrent que le gingembre peut devenir une filière agricole prometteuse au Bénin. Des recherches scientifiques et de développement sur la diversité et l’économie du gingembre sont nécessaires pour maximiser sa valorisation.